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Le p'tit bonheur
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19 février 2011

Raymond Devos

J'ai décidé d'ouvrir une nouvelle rubrique pour partager, avec vous, l'amour des mots.Ceux qui, lorsque vous les lisez, vous donnent des ailes. Ces mots simples, ces mots de tous les jours qui font chaud au cœur et qui parlent à l'âme. Il n'est pas besoin d'être linguiste, leur sens est sans équivoque. Enfin, presque...  En y réfléchissant bien, je crois même que ce sont les équivoques qui donnent leur sens à ces mots-là. 

 

Pour commencer j'ai pensé à Prévert bien sûr, mais ce sera Raymond Devos.

Pour la qualité de ses textes, il mérite une place une place à part pour les amoureux de notre chère langue française ...

Hé oui,quand on vis loin de ses racines...  De temps en temps...    

 


 

 

 

 

 

 

Biographie

Raymond Devos voit le jour le 9 novembre 1922, à Mouscron en Belgique, dans une famille fortuné de sept enfants. A 2 ans il déménage avec ses parents à Tourcoing, ce qui ne les empêche pas de revenir en Belgique. Du aux  problèmes financiers de son père qui s’était lancé dans l’industrie du textile, Raymond Devos doit quitter l’Institution Libre du Sacré-Cœur à l’âge de 13 ans.

La faillite de son père les oblige à aller habiter la banlieue parisienne, dans des conditions difficiles. Malgré cette situation, l’univers familial le prédispose à jongler avec la musique et à observer des spectacles dans la rue ; il travaille comme coursier et triporteur, librAIRe, ou crémier aux Halles, quand pendant la guerre il est déporté en Allemagne.
Au Service du Travail Obligatoire, pendant la guerre, il aime présenter des spectacles à ses compagnons.

Il pren d de s cours de théâtre auprès de Taniy Balachovo et d’Henri Rollan. Pendant cette période, il joue dans des pièces comme "Le médecin malgré lui" où il tient le rôle du jeune premier et interprète dans "Knock" celui du tambour, pièces avec lesquelles il part en tournée en 1946. 

Rentré en France, il pren d de s cours de mime pendant trois ans avecEtienne Decroux, afin d'améLiorer ses connaissances artistiques ; il y rencontre Marcel Marceau.
En 1948 il monte le sketch "Le trois cousins" avec André Gille et Georges Denis, spectacle qui se joue au club du Vieux –Colombier et à la Rose Rouge. Il suit le duo avec Roger Verbecke : "Les pinsons" qui se produit à l’ABC et aux Trois Baudets.

Il est remarqué parMaurice Chevalier et il passe en première partie de son spectacle, "Alhambra". C’est à ce moment qu’il gagne sa consécration avec son sketch "Sens interdit".

Toujours en compagnie de son fidèle pianiste et partenAIRe, Hervé Guido, il entreprend à partir de 1956 des spectacles sur les plus grandes scènes, Bobino, l’Olympia, mais aussi dans sa ville natale, Mouscron. 

Il n’accomplit seulement le rô le de mime, il essaie d’enrichir ses spectacles, adoptant des rôles de musicien, jongleur, prestidigitateur, équilibriste sur monocycle. 
Très différent de ses contemporaines, Coluche et Fernand Raynaud , il se différencie par la note poétique qu’il donne au la Gage car il sait goûter aux joies de l’écriture.

Le 30 avril 1959, il épouse Simone Beguin. Malheureusement, le couple n’a pas d’enfants.

A part la scène, on retrouve Raymond Devos dans des films, le premier étant de 1957, "La Cravate" de Alejandro Jodorozski, suivi par "Ce joli monde" deCarlo Rim
Pour "La Raison du plus fou" qu’il réalise avec François Reinchenbach en 1972 il a écrit les dialogues, mais il est également acteur.

Ce génie du verbe,  avec son écriture fouillée et précise,  sort entre 2002 et 2005, trois romans chez Le Cherche-Midi Editeur : "Les Quarantièmes délirants", "Une chenille nommée Vanessa", "Sans titre de noblesse".

Sa carrière se voit  récompensée non seulement par un public qui l’adore, mais aussi par un Molière du meilleur one-man-show en 1989, suivi en 2000 par un Molière d’honneur.

En 2005 Raymond Devos est victime d’une attaque cérébrale qui le contraint d’être hospitalisé plusieurs fois. 

Le 15 juin 2006 il décède à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, suite à une crise d’œdème aigu du poumon.

 

J'ai trouvé cette biographie ICI

 

 

 

Voici quelques textes que j ai choisis en toute partialité car je les aime beaucoup...

 

Ou courent-ils?


Excusez-moi, je suis un peu essouflé ! Je viens de traverser une ville où tout le monde courait...

Je ne peux pas vous dire laquelle... je l'ai traversée en courant.
Lorsque j'y suis entré, je marchais normalement, mais quand j'ai vu que tout le monde courait... je me suis mis à courir comme tout le monde sans raison !
A un moment je courais au coude à coude avec un monsieur... 
Je lui dis : - "Dites-moi... Pourquoi tous ces gens-là courent-ils comme des fous ?" 
Il me dit : - "Parce qu'ils le sont !"; 
Il me dit : - "Vous êtes dans une ville de fous ici... Vous n'êtes pas au courant ?" 
Je lui dis : - "Si, si, des bruits ont couru !" 
Il me dit : - "Ils courent toujours !" 
Je lui dis : - "Qu'est-ce qui fait courir tous ces fous ?" 
Il me dit : - "Tout ! Tout ! Il y en a qui courent au plus pressé. D'autres qui courent après les honneurs... Celui-ci court pour la gloire... Celui-là court à sa perte !" 
Je lui dis : - "Mais pourquoi courent-ils si vite ?" 
Il me dit : - " Pour gagner du temps ! Comme le temps, c'est de l'argent, plus ils courent vite, plus ils en gagnent !" 
Je lui dis : - "Mais où courent-ils ?" 
Il me dit : - "À la banque ! Le temps de déposer l'argent qu'ils ont gagné sur un compte courant... et ils repartent toujours courant, en gagner d'autre !" 
Je lui dis : - "Et le reste du temps ?" 
Il me dit : - "Ils courent faire leurs courses... au marché !" 
Je lui dis : - "Pourquoi font-ils leurs courses en courant ?" 
Il me dit : - "Je vous l'ai dit... parce qu'ils sont fous !" 
Je lui dis : - "Ils pourraient tout aussi bien faire leur marché en marchant...tout en restant fous !" 
Il me dit : - "On voit bien que vous ne les connaissez pas ! D'abord le fou n'aime pas la marche..." 
Je lui dis : - "Pourquoi ?" 
Il me dit : - "Parce qu'il la rate !" 
Je lui dis : - "Pourtant, j'en vois un qui marche !?" 
Il me dit : - "Oui, c'est un contestataire ! Il en avait assez de courir comme un fou. Alors il a organisé une marche de protestation !" 
Je lui dis : - "Il n'a pas l'air d'être suivi ?" 
Il me dit : - "Si, mais comme tous ceux qui le suivent courent, il est dépassé !" 
Je lui dis : - "Et vous, peut-on savoir ce que vous faîtes dans cette ville ?" 
Il me dit : - "Oui ! Moi j'expédie les affaires courantes. Parce que même ici, les affaires ne marchent pas !" 
Je lui dis : - "Et où courez-vous là ?" 
Il me dit : - "Je cours à la banque !" 
Je lui dis : - "Ah !... Pour y déposer votre argent ?" 
Il me dit : - "Non ! Pour le retirer ! Moi je ne suis pas fou !" 
Je lui dis : - "Mais si vous n'êtes pas fou, pourquoi restez-vous dans une ville où tout le monde l'est ?" 
Il me dit :
 - "Parce que j'y gagne un argent fou !... C'est moi le banquier !!! 


Et maintenant écoutez le

  

 

 

Pour la vidéo suivante je n ai pas trouvé le texte, mais régalez vous..

 

 

A vous de choisir lire le texte en premier ou regarder la vidéo avant tout...

 

 

Parler pour ne rien dire

 
Mesdames et messieurs ... Je vous signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire. Oh! je sais! Vous pensez : "S'il n'a rien à dire ... il ferait mieux de se taire!"
Evidemment! Mais c´est trop facile! ... c´est trop facile! Vous voudriez que je fasse comme tout ceux qui n´ont rien à dire et qui le garde pour eux? Eh bien non! Mesdames et messieurs, moi, lorsque je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache! Je veux en faire profiter les autres! Et si, vous-mêmes, mesdames et messieurs, vous n´avez à rien dire, eh bien, on en parle, on en discute!
Je ne suis pas ennemi du colloque. Mais, me direz-vous, si on en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler? Eh bien, de rien! De rien! Car rien ... ce n'est pas rien! La preuve c'est qu'on peut le soustraire. 
Exemple: Rien moins rien = moins que rien! Si l´on peut trouver moins que rien c´est que rien vaut déjà quelque chose!
On peut acheter quelque chose avec rien! En le multipliant Une fois rien ... c´est rien Deux fois rien ... c´est pas beaucoup! Mais trois fois rien! ... Pour trois fois rien on peut déjà acheter quelque chose! ... Et pour pas cher!
Maintenant si vous multipliez trois fois rien par trois fois rien : Rien multiplié par rien = rien. Trois multiplié par trois = neuf. Cela fait rien de neuf!
Oui ... ce n´est pas la peine d´en parler! Bon! Parlons d´autres choses! parlons de la situation, tenez! Sans préciser laquelle! Si vous le permettez, je vais faire brièvement l´historique de la situation, quelle qu'elle soit!
Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n'être pas pire que celle d'aujourd'hui n'en n'était pas meilleur non plus! Déjà nous allions vers la catastrophe nous le savions ... Nous en étions conscients! Car il ne faudrait pas croire que les responsables d'hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d'aujourd'hui!
Oui la catastrophe, nous le pensions, était pour demain! C'est-à-dire qu'en fait elle devait être pour aujourd'hui! Si mes calculs sont justes! Or, que voyons-nous aujourd'hui? Qu'elle est toujours pour demain!
Alors je vous pose la question, mesdames et messieurs : Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nous l'éviterons? D'ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n'est pas capable d'assurer la catastrophe, il est possible que l'opposition s'en empare!

c

 


Caen 

J'avais dit: "pendant les vacances, je ne fais rien !... Rien ! Je ne vais rien faire ". 
Je ne savais pas où aller. 
Comme j'avais entendu dire : "A quand les vacances ?... A quand les vacances ?..." 
Je me dis: " Bon !... Je vais aller à Caen... " Et puis Caen !... ça tombait bien, je n'avais rien à y faire. 
Je boucle la valise... je vais pour prendre le car... Je demande à l'employé : 
- Pour Caen, quelle heure? 
- Pour où ? 
- Pour Caen ! 
- Comment voulez-vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où ? 
- Comment ? Vous ne savez pas où est Caen ? 
- Si vous ne me le dites pas ! 
- Mais je vous ai dit Caen ! 
- Oui !... mais vous ne m'avez pas dit où ! 
- Monsieur... je vous demande une petite minute 
d'attention ! Je voudrais que vous me donniez l'heure des 
départs des cars qui partent pour Caen ! 
- !!... 
- Enfin !... Caen !... dans le Calvados !... 
- C'est vague! 
- ...En Normandie!... 
- Ma parole ! Vous débarquez ! 
- Ah!... là où a eu lieu le débarquement !... En Normandie ! 
- A Caen... 
- Là ! 
- Prenez le car. 
- Il part quand ? 
- Il part au quart. 
- !!... Mais (regardant sa montre)... le quart est passé ! 
- Ah! Si le car est passé, vous l'avez raté. 
- !!... Alors... et le prochain? 
- Il part à Sète. 
- Mais il va à Caen ? 
- Non il va à Sète. 
- Mais, moi, je ne veux pas aller à Sète... Je veux aller à Caen ! 
- D'abord, qu'est-ce que vous allez faire à Caen? 
- Rien !... rien !... Je n'ai rien à y faire ! 
- Alors, si vous n'avez rien à faire à Caen, allez à Sète. 
- !!... Qu'est-ce que vous voulez que j'aille faire à Sète ? 
- Prendre le car ! 
- Pour où ? 
- Pour Caen. 
- Comment voulez-vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où !... 
- Comment !... Vous ne savez pas où est Caen ? 
- Mais si, je sais où est Caen !... Ça fait une demi-heure que je vous dis que c'est dans le Calvados!... Que c'est là où je veux passer mes vacances, parce que je n'ai rien à y faire ! 
- Ne criez pas !... Ne criez pas !... On va s'occuper de vous. 
Il a téléphoné au Dépot. 
Mon vieux !... (regardant sa montre): 
A vingt-deux, le car était là. 
Les flics m'ont embarqué à sept... 
Et je suis arrivé au quart. 
Où j'ai passé la nuit !

 

 

 

 

Quelques textes seuls...

 

 

Mon chien, c'est quelqu'un


Depuis quelque temps, mon chien m'inquiète...Il se prend pour un être humain et je n'arrive pas à l'en dissuader. Ce n'est pas tellement que je prenne mon chien pour plus bête qu'il n'est...Mais qu'il se prenne pour quelqu'un, c'est un peu abusif ! Est-ce que je me prends pour un chien,moi?

Quoique, quoique... 
Dernièrement, il s'est passé une chose troublante qui m'a mis la puce à l'oreille ! Je me promenais avec mon chien que je tenais en laisse...Je rencontre une dame avec sa petite fille et j'entends la dame qui dit à sa petite fille : "Va ! va caresser le chien !" Et la petite fille est venue me caresser la main ! J'avais beau lui faire signe qu'il y avait erreur sur la personne, que le chien, c'était l'autre...la petite fille a continué à me caresser gentiment la main...Et la dame a dit : "Tu vois qu'il n'est pas méchant !" Et mon chien qui ne perd jamais une occasion de se taire...a cru bon d'ajouter : "Il ne lui manque que la parole, Madame !" Ca vous étonne, hein ? Eh bien moi, ce qui m'a le plus étonné, ce n'est pas que ces dames m'aient pris pour un chien...Tout le monde peut se tromper ! ...Mais qu'elles n'aient pas été autrement surprises d'entendre mon chien parler...! Alors là... Les gens ne s'étonnent plus de rien.
Moi, la première fois que j'ai entendu mon chien parler, j'aime mieux vous dire que j'ai été surpris ! C'était un soir, après dîner. J'étais allongé sur le tapis, je somnolais...Je n'étais pas de très bon poil ! Mon chien était dans mon fauteuil, il regardait la télévision...Il n'était pas dans son assiette non plus ! Je le sentais ! J'ai un flair terrible... A force de vivre avec mon chien, le chien...je le sens ! Et subitement, mon chien me dit : "On pourrait peut-être de temps en temps changer de chaîne ?" Moi je n'ai pas réalisé tout de suite ! Je lui ai dit : C'est la première fois que tu me parles sur ce ton ! Il me dit : Oui ! Jusqu'à présent, je n'ai rien dit, mais je n'en pense pas moins ! Je lui dis : Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Il me dit : ta soupe n'est pas bonne ! Je lui dis : Ta pâtée non plus ! Et subitement, j'ai réalisé que je parlais à un chien...J'ai dit : Tiens ! Tu n'es qu'une bête, je ne veux pas discuter avec toi ! Enfin quoi ! Un chien qui parle ! Est-ce que j'aboie moi ?

Quoique...Quoique... 
Dernièrement, mon chien était sorti sans me prévenir...Il était allé aux Puces, et moi j'étais resté pour garder la maison. Soudain, j'entends sonner. Je ne sais pas ce qui m'a pris, au lieu d'aller ouvrir, je me suis mis à aboyer ! Mais à aboyer ! Le drame, c'est que mon chien, qui avait sonné et qui m'attendait derrière la porte a tout entendu ! Alors depuis, je n'en suis plus le maître ! Avant, quand je lui lançais une pierre, il la rapportait ! Maintenant, non seulement il ne la rapporte plus, mais c'est lui qui la lance !Et si je ne la rapporte pas dans les délais, qu'est ce que j'entends ! Je suis devenu sa bête noire, quoi !
Ah mon chien, c'est quelqu'un ! C'est dommage qu'il ne soit pas là, il vous aurait raconté tout cela mieux que moi... Parce que cette histoire, lorsque c'est moi qui la raconte, personne n'y croit ! Alors que, lorsque c'est mon chien, les gens sont tout ouïe...
Les gens croient n'importe qui !

 

Un ange passe
 On dit parfois que j'extravague...
que je délire...
Pourtant, il n'y a pas plus raisonnable que moi!
Il n'y a pas d'esprit plus cartésien que le mien!
Je ne fais que rapporter les faits tels que je les observe.
Il est évident qu'il y a observer et observer!
Cela dépend du sens que l'on donne au mot "observer".
Exemple:
Quand on demande aux gens d'observer le silence...
au lieu de l'observer, comme on observe un eclipse de lune,
ils l'écoutent...
et tête baissée, encore!
Ils ne risquent pas de le voir le silence.
Ils le redoutent!
Alors, dès que le silence se fait, les gens le meublent.
Quelqu'un dit :
- Tiens? Un ange passe!
alors que l'ange, il ne l'a pas vu passer!
S'il avait le courage, comme moi, d'observer le silence en face,
l'ange il le verrait!
Parce que, mesdames et messieurs, lorsqu'un ange passe, je le vois!
Je suis le seul, mais je le vois!
Evidemment que je ne dis pas que je vois passer un ange,
parce qu'aussitôt, dans la salle, il y a un
doute qui plane!
Je le vois planer, le doute!...
Evidemment que je ne dis pas que je vois planer
un doute parce qu'aussitot, les questions:
- Comment ça plane un doute?
- Comme ça! (geste de la main qui oscille)
- Comment pouvez-vous identifiez un doute avec certitude?
A son ombre!
L'ombre d'un doute, c'est bien connu...!
Si le doute fait de l'ombre, c'est que le doute existe...!
Il n'y a pas l'ombre d'un doute!
Et l'on sait le nombre de doutes au nombre d'ombres!
S'il y a cent ombres, il y a cent doutes.
Je ne sais pas comment vous convaincre ?!
Je vous donnerais bien ma parole, mais vous allez la mettre en doute!
Le doute... je vais le voir planer...
Je vais dire:
- Je vois planer un doute.
Aussitôt, le silence va se faire...
Quelqu'un va dire :
- Tiens, un ange passe !
Et il faudra tout recommencer!
A propos de l'ange, aussi, on m'en pose des questions insidieuses:
- Dites-moi, votre ange là, de quel sexe est-il ?
Alors là ... (geste de la main qui oscille)
je suis obligé de laisser planer un doute,
parce que je n'en sais rien !
- D'où vient-il ?
Il va vers sa chute!
Parce que l'ange, attiré par la lumière des projecteurs s'y précipite...
Ebloui, l'ange s'y brûle les ailes et l'ange choit !
Et un ange qui a chu est déchu !
Mesdames et Messieurs... à la mémoire
de tous les anges qui sont tombés dans cette salle,
nous allons observer une minute de silence...
(L'artiste voyant "passer" un ange, les gens rient)
(L'artiste avec un geste de la main qui oscille)
Il n'y a que les doutes qui planent.

 


Et ce petit dernier pour finir pour moi un vrai chef d'oeuvre

Ouï-dire

 
Il y a des verbes qui se conjuguent très irrégulièrement. Par exemple, le verbe OUIR. Le verbe ouïr au présent ça fait "J'ois...J'ois..." Si au lieu de dire "j'entends", je dis "j'ois", les gens vont penser que ce que j'entends est joyeux alors que ce que j'entends peut être particulièrement triste. Il faudrait préciser : "Dieu, que ce que j'ois est triste !" 
J'ois...tu ois...Tu ois mon chien qui aboie le soir au fond des bois ? Il oit. Oyons nous. Ils oient. C'est bête ! L'oie oit. Elle oit l'oie. Ce que nous oyons, l'oie l'oit-elle ?
Si au lieu de dire l'oreille, je dis l'ouïe, alors : l'ouïe de l'oie a ouï. Pour peu que l'oie appartienne à Louis : l'ouïe de l'oie de Louis a ouï. Ah oui ? Et qu'a ouï l'ouïe de l'oie de Louis ? Elle a ouïe ce que toute oie oit...Et qu'oit toute oie ? Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit : ouah ! ouah !
Qu'elle oit l'oie !
Au passé, ça fait : J'ouïs...J'ouïs ! Il n'y a vraiment pas de quoi !



J'ai été sur plusieur sites pour trouver les textes et informations

pour les textes : ICI et   

Pour les vidéos : You tube et Dailymotion

 




 

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Commentaires
P
Dans un style qui me rappelle beaucoup Devos, que pensez-vous de "Rencontre" de Marc Escayrol :<br /> <br /> <br /> <br /> - Nous nous tutoyons ou nous nous vouvoyons?<br /> <br /> - Tutoyons-nous; vous vouvoyez souvent?<br /> <br /> - Je tutoie comme je vouvoie<br /> <br /> - Moi, je me tue à tutoyer, mais tout me voue à vouvoyer<br /> <br /> - Vous nous voyez nous vouvoyer?<br /> <br /> - Nous voirons; je veux dire, nous verrons<br /> <br /> - Tout à fait, toutefois tout nous fait nous tutoyer; d'ailleurs, qui vous vouvoie?<br /> <br /> - Mes parents, mais je ne les vois jamais.<br /> <br /> - Ainsi, vos vieux vous vouvoient sans vous voir<br /> <br /> - Et toi, qui te tutoie?<br /> <br /> - Mon oncle, mais seulement chez moi<br /> <br /> - Donc, ton tonton te tutoie sous ton toit<br /> <br /> - Oui, mais mon neveu ne veut nous vouvoyer<br /> <br /> - Et que faites-vous des dames?<br /> <br /> - Tutoyons les veuves et vouvoyons les tantes<br /> <br /> - Mais ma tante est veuve; elle vouvoie son toutou et tutoie sa voiture<br /> <br /> - Vous n'aurez qu'à louvoyer, tantôt la tutoyer, tantôt la vouvoyer<br /> <br /> - Et les nouveaux venus, les vouvoierons-nous?<br /> <br /> - Je veux voir les nouveaux venus nous vouvoyer. Les nouveaux non vouvoyants se verront renvoyés comme des voyous<br /> <br /> - Et les non voyants?<br /> <br /> - Les non voyants vouvoieront!<br /> <br /> - Même au nouvel an? J'aimerais vous y voir, sous leur nombre les non vouvoyants vont vous noyer<br /> <br /> - Au nouvel an, votre dévoué n'envoie de voeux qu'aux vouvoyants non dévoyés.<br /> <br /> - Vous vous fourvoyez!<br /> <br /> - Je ne me fourvoie pas, monsieur, mais je me fous de vous revoir!<br /> <br /> - Alors, allez vous faire voir!
M
Un moment extraordinaire !<br /> Je l'avais vu en spectacle... il y a maintenant bien des années... inoubliable !<br /> MERCI<br /> Amitiés
J
Quelle bonne idée! Merci d'avoir publier ces textes.Il est vrai qu'ainsi on les voit autrement et on profite mieux de l'art des mots. Bizzzzzzzzzzzzzzz
T
Que cela fait du bien de rire et de se remémorer ces textes si fins de Raymond Devos. C'est que lorsque l'on est jeune, on ne comprend pas toujours la finesse des se paroles. Merci à toi.<br /> Gros bisous et bon dimanche
C
Ah, Devos, quel régal ! Quand j'étais enfant, je n'aimais pas car je ne comprenais pas ce qu'il disait (les jeux de mots et sa diction).... mais quelle merveille !
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